Prologue

Paris, 08 octobre 1899. Justin était le premier de la brigade à être arrivé sur les lieux du crime. Il avait été prévenu plutôt au milieu de la nuit. Le corps de la victime se trouvait dans une grande boutique au rayon canapé. Les policiers avaient clôturé l’endroit afin de ne pas polluer la scène de crime. Marcelin et Tommaso arrivèrent ensemble. Armé de son carnet et de son crayon, Justin croquait, prenait des notes à tour de bras. Il tournait autour du corps. Tommaso se dirigea vers les agents afin de rassembler leurs informations. Marcelin, quant à lui regardait la scène de loin. Chacun avait sa façon de procéder et connaissait leur rôle. La victime, une jeune femme d’une trentaine d’année vêtue de vêtements luxueux. Elle était allongée de côté, les jambes à peine croisées, sur un canapé capitonné de velours tendance, elle tenait dans sa main droite près de sa bouche un grain de raisin blanc. Au pied du canapé, une table basse avait été amenée et garni d’une coupe de fruit ainsi que d’une bouteille de vin, d’un verre à moitié rempli et d’un autre vide ; en face du canapé et de la table basse, un fauteuil avait été installé. On n’aurait pu croire qu’il s’agissait d’un mannequin mis en scène pour une réclame, mais il s’agissait bien d’une véritable femme changée en statue de cire… Il venait encore de frapper.

Arrivée à Paris

Paris, 15 novembre. Emilien débarque sur Paris, il fait la rencontre de Camille Vimbert qui lui rendra bien des services afin qu'il ne soit pas perdu au milieu de toute cette population. Camille emmène son nouvel ami chez elle et sa mère. Après une présentation des plus chaotiques, La maman, Jeanne, l’invite à rester pour le moment. Au cours de la soirée, autour du café, la jeune femme lui raconte l’histoire d’un tueur en série qui sévit dans les rues de la capitale. Il transforme des femmes en statue de cire.

Baptême du feu

Paris, 16 novembre. Emilien, sur les conseils de Jeanne, se rend au commissariat le plus proche au lever du soleil afin de rencontrer un commissaire qui pourrait le renseigner sur l'enquête. Suite à un entretien avec le commissaire Malandain, il se retrouve affecté à l'équipe de l'inspecteur en chef Blondel en charge de l'enquête des Poupées de cire aux quais des Orfèvres, en tant que simple observateur.

Aussitôt présenté, Justin Rouvoy, un des inspecteurs, le met à l'épreuve avec une vielle affaire, le dossier Gomores… en attendant le retour de Blondel. Dans l'entrefaite, Emilien fait la connaissance du reste de l'équipe, Jean Gruault, Tommaso Di Gieno et Marcelin Lebreton. Installé sur un bureau, il étale le dossier, étudie les preuves et autres rapports de l'affaire. En fin d'après-midi, lorsque l'inspecteur en chef arrive Emilien lui remet le courrier de son affectation. Le gradé désire le mettre dans le bain dès à présent en le mettant à l'épreuve avec la fameuse affaire Gomores. Mais Justin l'informe que le dossier est déjà entre les mains de la recrue. Il demande alors à Emilien de lui faire son rapport sur les faits et son avis sur la question.

Emilien se lance dans une grande démonstration, non sans appréhension, avec les éléments qui sont à sa connaissance et fourni quelques hypothèses. Satisfait du résultat avec le peu de temps qu'il lui avait été alloué, Blondel accepte de le prendre de son équipe. Il lui donne rendez-vous pour le lendemain matin afin d'officialiser son affectation ; puis, renvoie toute son équipe, la fin de journée approchant.

Afin de fêter dignement l'arrivée d'Emilien, les inspecteurs l'invitent à prendre un verre dans leur café habituel, sur le compte de la recrue. Encore sous le coup de l'émotion, Emilien se laisse porter par les autres et se retrouve embringuer au café du Palais.

Assis autour de leur table, avec leur verre, ils font le point sur l'affaire avec le jeune homme… afin d'avoir le fin mot de l'histoire. Fier d'avoir résolu sa première véritable affaire en théorie, mais la vérité est tout autre. Son enthousiasme s'écrase telle une pomme que l'on lâche du haut de la tour Eiffel. Cependant, Marcelin et Jean lui remontent le moral en lui offrant une tournée.

A la nuit tombée, ils sortent du café et Emilien est pompette. Avec difficulté, il retrouve sa route vers l'appartement de Jeanne. Il finit au bout de plus d'une heure et de quelques détours et retours à trouver l'entrée de l'immeuble.

Lorsqu'Emilien frappe à la porte, Jeanne lui ouvre avec une certaine émotion. Elle comprit de suite que son invité avait bu un peu de trop bien qu'il avait bien dessaoulé avec sa ballade. Elle le fait entrer, Camille est déjà au lit. La maitresse de maison lui sert son assiette, mais la maladresse réveille la petite qui saute de son lit et vient se jeter dans les bras du jeune homme. Camille lui demande de raconter sa journée avec hâte. Emilien lui raconte une histoire abracadabrante qui finit par endormir la petite. Avec l'autorisation de sa mère, il couche Camille.

De retour, dans la pièce principale, Jeanne lui demande à son tour de lui raconter sa journée, mais sans histoire. Il lui fait le résumé de sa journée pleine de rebondissement avec enthousiasme… Mais sur un quiproquo sur un hypothétique changement de logement, une dispute éclate entre les deux. Lui, ne voulant pas imposer sa présence et elle ne voulant pas qu'il parte sous un faux prétexte pécuniaire et de classe.

Tourne et tourne

Paris, 16 novembre, Flora est en retard pour son rendez-vous à la galerie, elle rassemble ses affaires en vitesse. Elle traverse les rue de Paris au pas de course. Dans sa précipitation, elle bouscule Juliana pour se retrouver les quatre fers en l'air. Elles sympathisent et finisse la journée ensemble. Le soir venu, elles se rendent à bal, elles dansent toutes les deux ainsi qu'avec d'autres hommes. En fin de soirée, Juliana se fait entreprenante. Elles se rendent dans un hôtel huppée où Juliana est connue. Le lendemain, Flora propose de l'accompagner à Chartres pour voir une pièce de théâtre qui se joue le samedi suivant.

Pas le temps de souffler (titre à changer)

Paris, 17 novembre. Dès l'officialisation de l'affection d'Emilien, il se plonge dans les dossiers des victimes. Il prend des notes, rend visite au légiste pour plus d'explications.

Trouver son étoile

Chartres, 18 novembre. Jacques, Juliana et Flora arrivent au théâtre de Chartres pour voir une pièce. Après la soirée, Juliana invite Flora à venir chez eux. Les deux femmes couchent ensemble sous les yeux de Jacques, selon la coutume. Au petit matin, le bonhomme entreprend l'embaumement de Flora.

Disparue…

Paris, le 20 novembre. Dès le lundi, Emilien et Justin font un point sur les disparitions enregistrées sur Paris. N'ayant aucun résultat convaincant, Emilien propose d'aller sur le terrain en direction des quartiers chauds. Les victimes ne manquent à personne, donc ce sont peut-être des prostituées ou des danseuses de cabaret. Emilien et Justin font la rencontre de Mme de Beau-Sourire au cabaret Le Petit Moulin

De retour chez Jeanne, Emilien retrouve la jeune femme en sanglot. Elle se confie à lui. Ils s'embrassent.

Dernières touches

Domicile de Jacques et Juliana, le 20 novembre. Jacques finit de préparer Flora pour son dernier voyage. Il la fige dans une position accoudée. Il emballe le corps qu'il met ensuite dans sa voiture et prend la direction du pont d’Iéna.

Il se gare, installe la jeune femme accoudée sur le pont en face de la tour Eiffel. Il se cache dans l'obscurité jusqu'à temps que quelqu'un trouve le corps. Il retourne à sa voiture et prend la direction de l'hôtel favori de Juliana. Au bout d'un long moment, la jeune femme entre dans la voiture, ivre. Ils prennent le chemin du retour vers leur domicile.

Changeons la donne

Paris, le 21 novembre. Durant toute la nuit, Emilien a songé aux confidences de Jeanne. Il voulait l'aider, mais ne savait pas trop où aller.

A peine arrivé au bureau qu'Emilien assistait à un brale-bas de combat de toute la brigade. Il est empoigné par Tommaso afin qu'il les suive. En chemin, il apprend qu'un corps a été découvert.

Arrivé sur les lieux, Emilien est mis au piquet, interdiction de toucher.  A la fois exité et frustré, il vit sa première véritable scène de crime. Armé de son carnet et de son crayon, il note tout ce qu'il voit  autour de lui, le savoir-faire de ses collègues.

De retour aux quais, il file directement pour assister à l'autopsie. Malheureusement l'opération l'indispose l'obligeant à quitter la salle. Il est fou de rage contre lui-même lorsqu'il remonte dans le bureau. Chaque membre de l'équipe tape son rapport. Il en fait de même. Blondel débarque dans la pièce , il vient de se faire passer un savon par le commissaire principal, Emilien se lève et l'interpelle. Il pense avoir une idée. En se basant non pas sur les victimes et les indices qu'il aurait pu laisser pour le trouver mais sur le tueur en lui-même, façon de penser, afin de le prendre directement. Blondel lui laisse carte blanche.

Fier, il redescend à la morgue afin de demander une analyse de la cire employée et demande un comparatif avec les producteurs de Paris. Avec l'aide de Jean, il fait le listing des producteurs du bassin parisien et leur rendre visite.

 En fin de journée, Emilien se rend au Petit Moulin où il est accueilli par la patronne. Après quelques verres offerts par La Comtesse de Beau-Sourire est une grande charmeuse, Emilien décide de rentrer à la maison.

Un mal pour un bien

Paris, le 22 novembre. Arrivé au bureau, il tombe sur Justin entrain de dessiner sur une feuille. Le croquis est loin d'être mauvais. Emilien lui demande où est-ce qu'il pourrait trouver du matériel de dessin, c'est pour faire un cadeau. Son collègue lui propose de venir faire un tour dans son appartement, pensant qu'il pourrait trouver son bonheur dans tout son bric-à-brac.

Justin informe Emilien que le légiste avait appelé au sujet de la cire utilisée sur les victimes et qu'il serait possible de faire un comparatif entre différentes cires mais qu'il fallait trouver des échantillons. Tommaso et Jean sont partie en quête de boutique de cire dans Paris.

Justin lui propose de continuer à établir le profil du tueur. Sans grande conviction, Emilien ressort les dossiers et ses notes. Lorsque Marcelin arrive et se joint à eux.

Aucune nouvelle information n'est remontée, jusqu'au retour de Jean et Tommaso. Il est près de 17h, quand ils franchissent la porte. Ils font le compte-rendu de leur journée. Trois fabricants majeurs et des centaines de clients par usines, tout cela sans compter sur les producteurs artisanaux. Ils ont tout de même apporté au légiste les échantillons mais il sera fort à parier que cela ne mènera nulle part. C'est une piste à écarter car elle demanderait beaucoup trop de moyen. Ces nouvelles pessimistes mirent Emilien dans une colère noire.

Justin invite Emilien à reprendre le travail après une bonne nuit de sommeil. Après une petite marche apaisante, Emilien se retrouve dans l'appartement de Justin. Tous les murs sont tapissés de croquis et autres toiles, sans compter 2 chevalets. Emilien est subjugué par ce qu'il voit. Justin l'interrompt avec une tasse de café. Ils discutent de peinture, de dessin et pour finir de Jeanne et de son grand intérêt pour le dessin de mode. Justin lui fait don d'un carnet de croquis moyen format et une boite de crayon de couleur à peine utilisée, prétextant qu'il n'aimait pas les crayons de couleurs.

Heureux et épaté par ce qu'il venait de vivre, il rentre chez Jeanne. Une autre surprise, l'attend à son arrivée. Un repas copieux avec de la viande mijote dans sur le poêle. Jeanne est toute gaie, à peine le temps de poser son paquet que tout le monde passe à table. Camille ne peut tenir sa langue et annonce que sa mère va changer de travail, et qu'elle a eu une prime…

Lorsque la petite est couchée, Jeanne raconte dans les détails de sa journée. Emilien n'est pas dupe, il sait que Mme Tassel a licencié Jeanne et lui a donné une somme d'argent afin qu'elle n'ébruite pas l'affaire. Mais au fur et à mesure que la jeune femme narre ses aventures, elle se rend compte qu'elle n'a plus de travail et descend rapidement de son petit nuage. Elle finit par craquer dans les bras d'Emilien. Afin de lui remonter le moral, il lui offre le paquet qu'il venait d'apporter. Ses larmes de tristesse se transforment en larmes de joie. Le jeune homme fait son possible pour lui remonter le moral.

Se rapprochant l'un de l'autre, un baiser en appelant un autre, la jeune femme se donne à Emilien.

Pris la main dans le sac

Paris, le 23 Novembre. En retard, Emilien court à travers les rue de Paris afin de limiter son retard au bureau. Arrivée essoufflé sur le perron du bâtiment de la police, il fait la rencontre de Mme de Beau-Sourire. Il l’invite à rejoindre son bureau, lui offrir un café et lui expliquer la cause de sa venue.

Dans le bureau, toute la brigade était déjà présente, ainsi que l'inspecteur en chef. Mme de Beau-Sourire explique que dans son établissement, une personne malintentionnée a l'indélicatesse de se servir dans la caisse. Ayant des doutes sur l'auteur de ce vol, elle voudrait élucider cette affaire au plus vite… mais sans faire de vague judiciaire. Mr Blondel tranche aussitôt en faveur de la dame, et demande à Emilien de prendre l'affaire en main. Etant simple observateur, le résultat n'aura aucune valeur juridique devant les tribunaux, chose que Mme Beau-Sourire le souhaite. Et cela permet à Emilien de penser à autre chose que l'affaire des poupées de cire. Joignant les gestes aux paroles, Mr Blondel emmène Mme de Beau-Sourire et Emilien en voiture afin de régler l'enquête au plus vite.

Arrivé sur place, Emilien secondé uniquement par son courage, prend les choses en main. Il fait aligner tout le personnel afin de prendre connaissance de chacun. Ainsi fut fait, le jeune homme se présente à l’assemblée. Il expose la raison de sa venue, tout en scrutant les réactions de chaque individu. Au bout de quelques minutes d’un discours lent, haché et incertain, il s’arrête devant une des danseuses qui était toute moite et respirait avec difficulté. Il retourne à sa place, assis sur une chaise, il annonce qu’il était incapable de retrouver le coupable et qu’il est dans l’obligation d’interroger tout le monde un à un. Il demande à la Comtesse de lui fournir un chapeau avec le nom de tout le personnel. La tension augmente dans la salle, pendant la rédaction de la liste. Chacun son bout de papier et sa plume, et Emilien ramasse l’ensemble des billets, tout en retenant le nom de la fautive, Agnès Huette. Il mélange le contenu du chapeau largement et en sort un billet, qu’il appelle. Sans même avoir regardé le nom, il demande à Agnès de le rejoindre dans le bureau de la direction.

Assise face à Emilien avec la Comtesse dans le fond de la pièce, elle nie les faits quelques secondes avant de tout avouer d’une traite et en pleurs pleine de remords. Les raisons de son acte, la maladie de son jeune fils, une très mauvaise pneumonie le condamnant, sans médicament. La bonté de la directrice sauva la petite voleuse qui lui pardonna, lui demandant pourquoi elle n’avait pas demandé une avance. Elle ne put se résoudre à la licencier. Emilien réfléchit à une solution afin d’étouffer l’affaire le plus simplement possible. Soudain l’illumination, il demanda les issues du bâtiment. Une porte dans le fond des loges des danseuses donnait sur la ruelle. Emilien expliqua son intention, par accident Agnès a laissé ouverte la porte de la loge ouverte et des coupe-jarrets s’introduisaient dans les lieux lorsqu’il n’y avait plus personne. Et en guise de sanction, Agnès devait recevoir un avertissement. L’idée plut à la Comtesse et à la danseuse. C’était entendu, l’affaire est résolue. Emilien laisse repartir la jeune femme soulagée.

Avant de retourner dans la salle pour faire son rapport au reste du personnel, la Comtesse retient le policier afin de le remercier. Gêné, il avoue n’avoir fait que son travail. Elle invite lui et la personne de son choix à venir profiter du spectacle gratuitement avec un accueil d’exception. Il accepte de bon cœur. Enfin, ils finissent par retourner dans la grande salle. Emilien fait son rapport le plus sérieusement possible, puis quitte les lieux.

En repartant en direction du bureau, il se retrouve nez à nez avec le panneau de la rue où se trouve l'ancien atelier de Gomorès. Il décide d'y faire un tour. Arrivé au pied de la porte, une pancarte est accrochée insistant à se rendre à l'adresse indiquée, Mr Bergmann 11 rue boulevard Magenta, pour les personnes intéressées par les lieux. Il en prend note afin de s'y rendre dans les jours prochains.

De retour aux quais, du courrier se trouve sur son bureau entrain de l’attendre. Ce sont les rapports de disparitions, des victimes du tueur. L’un provient de Chartres et l’autre d’Epernay. Les deux femmes étaient issues de la haute société. Emilien s’empresse de prendre contact avec le commissaire de chaque ville afin d’avoir de plus amples informations sur les familles des victimes. Il téléphone ensuite aux familles afin de convenir d’une entrevue dès le lendemain. Jusqu’à la fin de l’après-midi, Emilien reprend ses notes afin de les tenir à jour et d’affiner le portrait psychologique du tueur avec les nouvelles données qu’il venait d’avoir.

A la nuit tombée, Emilien est de retour chez Jeanne. La mère de famille avait passé une bonne partie de la journée à dessiner des croquis de robe et de tenue de soirée. Il félicite le talent de l’artiste, puis se mettent à table. Camille arrhasse le bonhomme de questions sur la journée qu’il venait de passer. Emilien se prend au jeu comme chaque soir. Le repas finit et la petite couchée, Emilien et Jeanne s’accordent un moment de tendresse. Le jeune homme évoque l’invitation de la Comtesse et qu’il faudrait pour la belle une robe de soirée pour l’accompagner. Jeanne se réjouit de la nouvelle et ressort ses dessins en demandant à son amant de choisir celle qui lui irait le mieux pour cette sortie.

C’est elle… ou moi

Domicile de Jacques et Juliana, le 23 novembre. Dispute violente dans le couple (inclure les problèmes psychologiques de Juliana dus à la mort de sa sœur jumelle et l’envie de Jacques de la quitter malgré son amour elle).

Défaut de plume

Paris, le 24 novembre. Aux premières heures de la matinée, Blondel vint frapper à la porte de l’appartement de Jeanne afin d’emmener Emilien. En voiture, ils prirent la direction de Chartres. Durant les deux heures de trajet, Blondel lui parlait de choses et d’autres sur lui-même. De son passé, de ses exploits, puis de l’affaire qu’Emilien venait de résoudre et la conclusion qui avait été donnée. Il le félicita.

Ils sonnèrent à la porte d’une maison cossue. Un maître de maison vint les accueillir et les installer dans un salon. Il proposa une tasse de thé, que Blondel accepta sans hésiter, et obligeant Emilien à en faire de même. Ils furent rejoints quelques minutes plus tard par Mr et Mme de Brou, les parents de la dernière victime, Flora. La mère était effondrée, le père avait du mal à se contenir. Après avoir reconnu leur fille sur la photo que leur a présentée Emilien, le père s’effondra à son tour. Les parents tentèrent de répondre aux questions des deux policiers, mais peu de réponse. La jeune femme avait quitté la maison familiale pour s’installer dans un appartement du centre-ville de Chartres. Blondel demanda à le visiter le plus tôt possible.

Accompagnés d’un employé de maison des de Brou, ils passent au peigne fin tout l’appartement très bohème et richement fourni en toile et en sculpture, pièce par pièces. Hormis un bouquet de roses fanées avec une carte manuscrite, Blondel ne découvre rien qui puisse faire avancer son enquête. De son côté, Emilien, qui avait la chambre à sa charge découvrit deux lettres manuscrites qui était dissimulée dans une table de chevet. Une comparaison rapide des écritures permis d’établir le lien entre les fleurs et les lettres amoureuses, signées par une certaine Juliana.

Justin attendait Tommaso au bureau depuis plus d’une demi-heure lorsqu’il arriva. Aussitôt arrivé, aussitôt reparti. Les deux compères prennent une voiture et se dirige vers Epernay. Après quelques moments d’hésitation et de recherche, les deux hommes finissent par arriver au domaine Pourvoy, une propriété nouvellement édifiée pour la production de champagne. La famille Pourvoy attendait impatiemment l’arrivée des deux inspecteurs. A peine présentés, qu’ils étaient installés dans un salon richement décoré avec devant eux sur une table basse un plateau avec des tasses de café et tout un assortiment de gourmandises. Les deux parents étaient raides comme des bâtons, contenant difficilement leur colère. Ils prétendaient avoir trouvé le coupable de la disparition de leur fille unique, Isabelle. Mais, seule la loi, les empêcheraient de passer à l’acte. Ils racontèrent leur histoire et leurs accusations. Avec des photos à l’appui, les parents présentaient chacun des acteurs qui jouaient dans ce drame. Les parents lançaient de lourdes accusations sur un certain Henry Poivert, un homme de l’âge de leur fille avec pour objectif de séduire leur enfant afin de prendre le contrôle du domaine. Mais le jeune homme a toujours nié en bloc. Cependant un détail attira l’œil de Tommaso, qui à première vue n’avait aucun rapport avec les propos de la famille. Sur un petit nombre de clichés, l’inspecteur avait repéré un homme d’une cinquantaine d’années plutôt élégant. A chaque photo, où ils se trouvaient ensemble, la distance était le plus souvent réduite, même lors des photos de groupe.

Tommaso orienta la discussion sur cet homme, sans trop insister car les parents avaient une profonde affection pour cet homme, Jacques Andrilleux ainsi que pour son épouse Juliana. L’entretien se poursuivit, puis Justin demanda s’il était envisageable de visiter la chambre d’Isabelle. Les parents n’opposèrent aucune objection.

Accompagné par la mère de la victime, les deux inspecteurs examinent la pièce. Après une dizaine de minutes de recherche approfondie, Tommaso réapparait avec un sourire jusqu’aux oreilles. Il venait de découvrir un paquet de lettre caché dans une boite. Et grâce aux premières lignes, il était évident qu’il s’agissait une correspondance amoureuse. Justin demanda l’autorisation de pouvoir les emporter afin de les étudier en détail. La mère accepta. Sur ces paroles, les deux inspecteurs prirent congé.

Le ciel se couvrait, la pluie commençait à menacer ce qui fit pester Justin. Sur la route alors qu’ils traversaient une forêt, Tommaso roule dans un nid de poule ce qui creva un pneu de la voiture. C’était au tour du conducteur de pester contre la pluie, la route et surtout contre son compagnon de route. Les deux n’étant pas des professionnels de la mécanique, ils luttèrent pendant deux heures avant de recevoir de l’aide d’un agriculteur qui passait par là.

Il était presque 15 heures lorsque Blondel et Emilien arrivèrent dans le bureau. Marcelin étudiait des rapports, et Jean déboula la bouche et les mains pleines de viennoiseries. Blondel demanda à Marcelin s’ils avaient reçu des nouvelles de Justin et Tommaso, mais il eut en retour une réponse négative. Le grand chef pria à Emilien de rédiger son rapport au plus vite afin qu’il rentre chez lui de bonne heure. La recrue s’empressa d’obéir aux ordres, après s’être servi une tasse de café.





Négociations

Paris, le 24 novembre. Dès sa sortie du bureau, Emilien sort son petit carnet afin de retrouver l’adresse où se rendre pour la location de l’ancien local de Mr Gomores. Pour se rendre au boulevard Magenta, il emprunte le tramway. Suivi de quelques minutes de marche, il se trouve au pied du n°11. Il passe la porte cochère et monte dans les étages afin de rejoindre les appartements de Mr Bergmann. Reçu par un domestique d’un certain âge, il est conduit dans un bureau où le maitre le rejoindrait dans peu de temps.

Emilien voulait absolument mettre la main sur ce local, pour Jeanne. Négligemment, il fit en sorte de laisser entrevoir sa carte de police, bien qu’il ne voulait pas en user. Mr Bergmann arriva et lui proposa un verre qu’il accepta. Assis dans de magnifiques fauteuils, les deux hommes savouraient le nectar servi. Bergmann lança la discussion en premier, il l’interrogea sur l’objet de la venue d’Emilien. Le jeune homme tailla directement dans le vif en lui parlant du local à louer quartier Pigalle. D’un astucieux renvoi du bas de sa veste en arrière, il dévoila pendant un quart de seconde sa carte au maitre des lieux. Aussitôt, le bonhomme se crispa. Emilien comprit que le bonhomme avait de nombreuses choses à cacher. Il débuta son discours sur le fait de se voir emménager dans ce local vide. Bergmann lui avoua que beaucoup de monde était déjà sur l’affaire et qu’il était sur le point de trancher. Emilien abattit une carte de son jeu, en lui faisant comprendre que personne ne serait très intéressé par un local et un logement où il y avait eu un meurtre. A moins que ce fait ait été caché volontairement afin de le louer au prix le plus fort. Petit à petit, Bergmann lâchait du terrain. C’est à partir de ce moment, que le prétendant tourna la discussion vers le prix de la location de ce bien. Le front perlé, annonce un prix de 50 Fr. Emilien eut un sursaut de surprise face à ce prix exorbitant. Il était hors de question pour Emilien de payer ce prix, il n’en avait pas les moyens. Il était sur le point de tourner les talons lorsque la pensé de tenter le tout pour le tout s’empara de son esprit. Il fit une offre à 10 Fr appuyant sur le fait que personne ne voulait habiter dans un appartement où il y a eu un mort. Et un petit loyer était toujours mieux que pas de loyer du tout. Le propriétaire faisant ses comptes mentalement essuyait son front le plus élégamment possible. Emilien comprit qu’il avait un coup à jouer. Il abattit sa dernière carte en ajoutant qu’avec eux il n’aurait aucun souci au vue qu’il était de la police et qu’il travaillait au Palais. Dans un large soupir, il annonça 15 Fr et qu’il ne pourrait descendre en deçà. Emilien joua sur l’attente et les nerfs de son interlocuteur pendant une trentaine de secondes, avant de lui faire sa dernière offre lui aussi à 12,50 Fr. Bergmann craqua et lui tendit la main pour confirmer le marché. Emilien allongea le bras à son tour pour confirmer. Ils boivent un dernier verre avant de se séparer, l’un pour relâcher la pression, et l’autre pour fêter sa victoire.

Tout juste sorti des appartements de Mr Bergmann, Emilien se prend l’envie de courir dans tous les sens, il achète un bouquet de roses avant de revenir chez Jeanne. Il grimpe les marches quatre à quatre dans le couloir noir. Jeanne, entendant tout ce remue-ménage, ouvre sa porte et se retrouve nez à nez avec le jeune homme essoufflé avec son bouquet de fleurs. A peine entré dans la pièce, il ne reconnaissait rien. La petite chambre avait été aménagée en véritable petit atelier de couture. Emilien pria la belle afin qu’il puisse voir la robe étalée sur la table. Après quelques minutes d’absence, cachée derrière son rideau de chambre, elle enfile la toilette à peine finie de coudre. Lorsqu’elle daigna réapparaitre dans la grande pièce, Emilien se laissa tomber sur sa chaise. Jeanne était devenue une véritable princesse. Reprenant difficilement ses esprits, il décide enfin à se lever et prendre son amoureuse dans ses bras et de la couvrir de baisers. Mais la belle repoussa la bête sous le prétexte de la possibilité de l’égarement d’une aiguille. Emilien ravala ses pulsions mais pas sa fougue, il enfila son plus beau costume. Il implora son amour de l’accompagner à la plus belle des soirées qu’elle puisse rêver. Juste avant de partir, il lui demanda d’emporter ses croquis, sans lui donner plus d’information. Sur la bénédiction de Camille, le couple quitta la petite chambre pour une grande soirée.

Cancan et champagne

Paris, le 24 novembre. Jeanne et Emilien arrivent au Petit Moulin, ils sont accueillis par la maitresse des lieux. Elle les installe à la meilleure table, puis fait apporter une bouteille de champagne. Le couple regarde le spectacle, ils sont conquis. En fin de soirée, ils sont rejoints par la Comtesse de Beau-Sourire, accompagné de son partenaire, Jacques Andrilleux. C'est alors qu'Emilien demande à Jeanne de sortir ses croquis. En une fraction de secondes, la Comtesse fut à son tour conquise par les dessins de la créatrice. Elle promet de la rappeler rapidement afin d'en discuter plus au calme. L'excitation de la Comtesse était sans commune mesure, et ce n'était pas uniquement les croquis de la jeune femme. Après quelques questions, elle finit par avouer qu'elle partait ce vendredi soir après la fermeture du Moulin, pendant deux jours, à la campagne avec son compagnon. Le couple était ravi pour la Comtesse. De ce pas, elle s'éclipsa afin de reprendre les rênes de l'établissement. L'ami de la Comtesse resta avec Jeanne et Emilien afin de continuer la discussion sur les croquis de la jeune femme. Le cinquantenaire glissa dans la discussion qu'il travaillait dans la mode et qu'une créatrice de ce talent ne pouvait être laissée dans l'oubli. Il lui proposa de se rencontrer dès le lendemain matin, juste avant de partir à la campagne. Jeanne ne se fit pas prier une seconde, sans se laisser le temps de réfléchir. Elle était aux anges. Il se faisait tard et la journée avait été longue pour tout le monde. D'une même voix, chacun pris congé de l'autre.

Sur le chemin du retour, Jeanne était une véritable pile électrique. Emilien ne l'avait jamais vu ainsi. Elle sautillait presque dans sa robe de soirée. Dans la folie de la soirée, la jeune femme attira son amant dans une ruelle sombre et de le couvrir de fougueux baisers. Emilien l'aurait bien prise sur ce mur mais la décence lui a remis les pieds sur terre. Il prit la main de la demoiselle pour retourner dans la lumière et rentrer.

Etrange disparition

Paris, le 25 novembre. Il est environ dix heures lorsque la Comtesse de Beau-Sourire débarqua dans le bureau d'Emilien, complètement affolée. Il la reçoit sans la faire attendre une seconde. Sans détour, elle lui annonça que Jacques avait disparu. Il devait la récupérer vers huit heures, mais il n'est jamais venu alors qu'il était toujours ponctuel. Emilien s'empressa de la rassurer en l'informant qu'il devait rencontrer Jeanne pour le travail. Les yeux ronds de la Comtesse intriguèrent le policier. Son amoureux était supposé travail dans le spectacle.

Dans l'entrefaite, Tommaso déboule dans le bureau en s'écriant : "on le tient !". Révélant le nom d'Andrilleux, la désespérée reprit d'un coup des couleurs. Mais Emilien ne partagea pas sa joie, il lui demanda aussitôt où il comptait l'emmener pour le samedi et dimanche. Elle ne comprenait plus rien à la situation mais elle tenta de rassembler ses esprits. Au bout de longues secondes de recherche, elle parla d'un manoir à Chaville mais sans grande conviction. Tommaso s'empara du téléphone et demanda à être mis en communication avec la mairie de Chaville. Après une ballade en bonne et due forme dans tous les services, l'inspecteur fini par obtenir l'adresse d'une maison de maitre au nom d'Andrilleux Jacques. Mais pour le moment, il fallait se rendre au domicile parisien de l'individu, avec un peu de chance il y serait encore. En voiture en compagnie de la Comtesse, ils filent dans les rues déjà bien vivantes de la capitale.

Ils arrivèrent dans l'appartement, mais il ne restait plus personne. Uniquement deux tasses, sur la table basse et une théière avec une petite fiole dissimulée derrière sur une desserte. Les dessins de Jeanne trônaient sur la table éparpillée. Sûrement par la fougue et l'emportement de Jeanne. Après avoir passé un coup de téléphone aux quais afin d'envoyer le reste de l'équipe à Chaville, ils quittèrent les lieux comme ils sont arrivés, laissant la Comtesse sur le trottoir sans plus d’explications.

Les retrouvailles

Chaville, le 25 novembre. Tommaso et Emilien arrivèrent en trombe au pied de la maison de Jacques Andrilleux. Emilien toqua bruyamment à la porte, mais il n'eut aucune réponse. Tommaso décida alors de forcer l'entrée. La serrure n'était pas fermée, et la porte s'ouvrit dans un léger grincement. Ils firent le tour du rez-de-chaussée arme au poing. Personne ne s'y trouvait. Dans le hall d'entrée, Tommaso indiqua une porte entrouverte à son co-équipier qui vint à sa rencontre. Derrière, un escalier menant au sous-sol, de la lumière émanant d'en bas. A pas de loup, ils se glissèrent dans la cage. Juste derrière le mur où ils se trouvaient, se tenait, dans un véritable laboratoire, Jeanne allongée sur une table, au-dessus d'elle Jacques avec une sorte de seringue à la main. Le sang d'Emilien ne fit qu'un tour et débarqua dans la pièce, braquant son arme sur le kidnappeur. Il le somma de reposer la seringue. Au lieu de cela, il empoigna la jeune femme par le cou encore à demi-inconsciente.

La recrue réitéra son ordre, mais le bonhomme ne bougea pas d'un cil. Pendant ce temps, Tommaso restait dans l'ombre. C'est alors qu'une discussion débuta entre le forcené et l'agent de police. Le quinquagénaire calme, maitre de lui-même, pendant que le trentenaire qui le tenait en joug sentait son arme trembler. Emilien lui posa des questions afin de gagner du temps afin que le reste de la brigade puisse arriver.

Jean, Justin et Marcelin finirent par se joindre à Tommaso. Malheureusement, il avait entendu le craquement des marches, et commença à lever sa seringue en l'air légèrement afin de prendre de l'élan pour la planter dans le cou de son otage. Un coup de feu retentit. La seringue tomba à terre. Le bonhomme lâcha Jeanne qui s'écroula sur le sol, il tenait sa main qui avait contenue l'aiguille. Elle était en sang avec un trou au milieu. Toute la brigade sortit de l'ombre afin d'apporter soutien au nouveau. Et sans crier gare, le forcené fonça sur Emilien qui riposta avec son arme. Il s'écroula sur le sol, d'une balle dans le pied. Aussitôt, Justin ôta l'arme des mains de son collègue devenu amorphe et livide. Jean l'attrapa par les épaules, le félicitant d’avoir visé le pied mais l'épaule aurait plus « réglementaire ». En réponse, le jeune homme avoua avoir visé la tête la première fois, et la seconde était partie toute seule par reflexe. Puis il se jeta aux pieds de Jeanne afin de la prendre dans ses bras. Elle revenait à elle peu à peu. Pendant ce temps, le reste de l'équipe inspectait la pièce qui regorgeait d'indice sur chaque victime.

Blondel finit par arriver à son tour avec une brigade d'agent en renfort, mais la bataille était déjà finie.

Emilien, après avoir raccompagné Jeanne chez elle afin que Camille s'occupe d'elle, avait tenu à rendre son rapport dans la journée. Il y avait passé le reste de l'après-midi. Il régnait dans le bureau un silence de mort où le grincement des plumes et des frappes à la machine à écrire résonnait dans les oreilles. Surtout celles du jeune homme. Lorsqu'il eut fini, il remit son rapport à l'inspecteur en chef qui le félicita de son travail. Emilien acquiesça mais il était évident qu'il était encore en état de choc. Il venait de tirer sur un homme pour la première fois. Blondel lui donna, avec une pointe d’humour, sa journée du lendemain afin qu'il puisse récupérer de ses émotions. Dans tous les cas, Jacques ne serait interrogé qu’à partir de lundi à sa sortie de l’hôpital. A peine sorti du bureau du chef, toute l'équipe se tenait autour du héros de la journée. Jean proposa d'aller boire un verre tous ensemble, mais Emilien déclina l'invitation.

Trainant le pas, vidé par sa journée riche en émotion, il rentrait chez Jeanne. A son arrivée, il fut accueilli avec le sourire de Camille qui faisait de son mieux pour ne pas faire de bruit, car sa mère dormait dans sa chambre. Emilien s'écroula sur une chaise, Camille vint lui faire un grand câlin qu'il apprécia beaucoup. Puis, elle s'éclipsa, en parfaite petite femme d'intérieur, elle dressa la table. La soupe fumait sur le poêle. Il était temps de passer à table. Emilien se rendit dans la chambre de la belle endormie. D'un baiser sur le front, il la tira des bras de Morphée. Elle avait une sale tête, tout comme lui… Il l'invita à passer à table. Sa fille avait tout préparé et on attendait plus qu'elle.

L’interrogatoire

Paris, le 27 novembre. Le lundi matin, Tommaso se plaint d'un dossier qu'on lui avait adressé par erreur. Justin lui demanda de quoi il parlait. Il lui dit que c'est une affaire de vol dans une boutique de confection, une certaine madame Tassel qui avait porté plainte. Emilien dressa l'oreille à l'entente du nom de Tassel. Il lui demanda le dossier afin qu'il puisse y jeter un coup d'œil. La plainte accusait Jeanne Vimbert de vol d'une grosse somme d'argent. Il proposa à Tommaso de prendre le dossier vu qu'il n'en voulait pas. Cela lui permettrait de se changer les idées, aux vues des derniers évènements. Emilien se rendrait chez Mme Tassel, dès que l’interrogatoire de Jacques serait clos. Soudain, chacun s’étonne de ne pas avoir de nouvelles de l’inspecteur en chef pour la toute dernière ligne droite… mais les membres de l’équipe ne s’attardent pas sur le comportement excentrique de ce dernier, c’est chose courante chez lui.

Le suspect est déjà dans la salle d’interrogatoire lorsque la brigade arrive à leur tour. C’est Tommaso qui mène la danse, les autres s’installent à ses côtés, pendant qu’Emilien se pose dans un coin de la pièce, en observateur et encore sous le choc du simple fait de le revoir. Tommaso ne tourne pas autour du pot et attaque de front un homme blessé et fatigué. Il ne lui a pas fallu plus de dix minutes pour que Jacques avoue les crimes dont on l’accuse ainsi que dix-sept autres dans toute la France et la Hollande. Il avoue être la main qui a donner la mort mais refuse d’en être le commanditaire. Et à l’heure actuelle des choses sa femme devait être loin et qu’ils n’auraient sûrement plus aucun moyen de la retrouver. Il raconte sa raconte les circonstances de la rencontre avec Juliana, puis leur mariage… et la lente décadence de sa femme et le feu qui consumait cet homme chaque jour un peu plus. A la fin de l’interrogatoire, un policier apporte une note qu’il donne à Marcelin. L’inspecteur en chef se trouve à Lille avec Juliana.

Le train de la dernière chance

Paris, 26 novembre. Blondel se rend à la gare et monte dans le train Paris-Lille. Grâce à sa logique, il retrouve Juliana dans une voiture en première classe. Il aborde la jeune femme, discute ensemble de leur vie et se séduisent mutuellement. Blondel lui propose de faire une halte à Lille afin de l'inviter à dîner. Elle accepte de bon cœur. A leur descente de train une brigade de police les attendait pour arrêter la jeune femme. Médusée, elle demande comment il a su que c'était elle. Grâce au tableau accroché dans le salon de sa maison.

Une femme rancunière

Paris, le 27 novembre. En passant devant le guichet de l'accueil, le brigadier l'interpella et lui remis deux enveloppes. L'une provenait du bureau de Malandain et l'autre de monsieur Bergmann. Il décacheta l'enveloppe du bureau de Malandain en premier. Il y lit qu'il est convoqué dans son bureau cet après-midi même à 15 heures. Il prit conscience que l'enquête était finie et qu'il devrait quitter le bureau rapidement. Il ne préférait pas y penser pour le moment, il fourra le courrier dans la poche de sa veste et se dirigea vers la boutique de Mme Tassel. Soudain Tommaso déboula derrière Emilien, lui agrippant l'épaule et reprenant son souffle. Le coureur rappela à la recrue qu'il n'avait pas le droit de mener une enquête, seul. Lui rappelant qu'il n'était que simple observateur et non inspecteur.

Tout juste arrivé, Emilien fit appeler la maitresse des lieux. La servante s'exécuta rapidement, visiblement apeurée par quelque chose. Une minute plus tard, la gérante se tenait devant les deux hommes. C'est Emilien qui lança la discussion le premier afin de prendre connaissance de tous les détails de l'affaire. A chaque mot prononcé par l'accusatrice, Emilien montait en pression un peu plus ce qui n'échappa pas à son supérieur. Un nouveau client entra dans la boutique ce qui permit de faire une pause providentielle à la déposition. Tommaso serra dans un coin Emilien et lui demanda ce qu'il se passait, pourquoi il se mettait dans des états pareils. A voix basse, il lui fit un rapide historique de la situation. En une seconde l'inspecteur comprit ce que voulu faire la patronne peu scrupuleuse, si les informations que lui avait apporté son collègues étaient vraies.

Lorsque le client quitta la boutique, Mme Tassel revint à la disposition des policiers. Tommaso mena la danse autrement afin de l'amener là où il le voulait. Il posa quelques questions sur les moyens mis en œuvre pour le vol et l'heure à laquelle il avait eu lieu. Emilien qui c'était calmé, prenait note des propos de la femme d'affaires. A la fin de la déposition, il demanda une pièce dans laquelle il pouvait interroger les employés sans que les autres soient à l'écoute. Surprise par la démarche, elle céda son bureau personnel. Une à une, Tommaso et Emilien reçurent toutes les employées de la boutique. Chacune racontait la même histoire de façon mécanique. Les deux hommes prenaient notes des versions de chaque femme. Dès le second interrogatoire, Tommaso conclu que la maitresse de maison les avait briefées. Il n'en tirerait rien de bon, cependant il chercha celle qui pourrait lui être plus loquace hors des murs de la boutique. Il jeta son dévolu sur une jeune femme tout juste majeur qui se prénommait Antoinette Buffard. L'inspecteur se mit en colère d'un coup, frappant la table du poing, la petite ne broncha pas. Il la somma de prendre ses affaires et de les suivre au commissariat sur-le-champ. Emilien fermait la marche, masquant son étonnement de la méthode de travail de Tommaso. Derrière la porte du bureau, Mme Tassel était tout aussi étonnée. Antoinette se dirigea vers l'atelier afin de rejoindre son vestiaire. Elle était suivie de près par le policier, qui lança des coups d'œil furtifs dans toutes les pièces traversées afin de repérer quelques indices. Il fut servi, caché derrière des rouleaux de tissus deux gamines qui devraient être à l'école au lieu de se trouver là. La demoiselle prit son manteau et prit la porte de l'arrière-cour accompagné par Emilien pendant que Tommaso remercia la maitresse de maison.

Le petit groupe fit quelques pas afin de ne plus être à vue de la boutique. Ils entrèrent dans le café des Alluvions, s'installèrent dans le fond de la salle à l'abri des oreilles indiscrètes. Lorsque le patron arriva à leur table, Tommaso commanda deux cafés et demanda à la demoiselle ce qu'elle désirait. Elle prit un chocolat chaud. Ensuite, il lui expliqua le but de sa démarche. Uniquement raconté ce qu'il se passe dans l'atelier et comment Mme Tassel les traitait. Méfiante au début, mais après un second chocolat, elle fut plus éloquente. Elle tentait de n'oublier aucun détail. A côté, Emilien prenait note de chaque point. Quand elle eut fini son histoire, Tommaso est revenu sur le but initial de leur visite : le vol par Jeanne Vimbert. Elle avoua aussitôt avoir menti du début à la fin, elle se pliait aux désirs de sa patronne sous peine d'être licenciée. Tommaso admit en avoir assez entendu pour le moment. Il l'invita à rentrer chez elle jusqu'à demain. Une fois partie, Emilien regarda l'heure sur sa montre à gousset et bondit d'un coup, il était 14h15. Son rendez-vous chez le commissaire à 15 heures, il allait être en retard. Il demanda un coup de main à son collègue afin de trouver le chemin plus court. En échange de quelques pics, il lui proposa de l'accompagner.

Monsieur le commissaire

Paris, le 27 novembre. Tommaso et Emilien arrivèrent au pas de course au commissariat. Le jeune homme s'adressa au brigadier de l'accueil afin de s'annoncer auprès de Mr Malandain. Il est invité à rejoindre une des chaises afin d'attendre qu'on l'appelle. C'est à cet instant que son collègue décida de laisser à son sort en prenant le chemin du bureau et de faire son rapport sur l'affaire Tassel. Au bout de longues minutes, la secrétaire du commissaire descend l'escalier et vient accueillir Emilien.

La porte du bureau de Malandain est ouverte par sa secrétaire qui l'invite à pénétrer à l'intérieur. Il s'avançait d'un pas hésitant ne sachant pas quoi penser de l'objet de cette convocation. Le chef de la police était confortablement installé dans un fauteuil un livre dans une main et un verre à peine rempli d’un alcool ambré. Dès qu'il vit le jeune homme, il sortit de son immobilisme en déposant son livre et son verre sur la table basse. Emilien reçoit un accueil chaleureux et protocolaire de la part du bonhomme. Il l'invita à prendre une chaise face au bureau pour ensuite rejoindre sa place.

Le commissaire débuta une longue tirade sur l'affaire du tueur aux poupées de cire. Du début, avant la venue d'Emilien, jusqu'à la fin. L'arrêt du tueur. Mais tout cela, Emilien était déjà au courant. Il connaissait le dossier sur le bout des doigts. Malgré cela, il écoutait attentivement les propos du commissaire. A la fin de son discours, il rappela au jeune homme les fonctions qui lui avaient été confiées et la durée de ces dernières. Emilien comprit à cette seconde que le grand chef reprenait ce qu'il avait aimablement consenti à offrir. Tout en continuant à écouter le bonhomme, la discussion prenait soudain une autre tournure. Il informa le jeune homme que suite à son départ du bureau hier. Mr Blondel a réuni toute son équipe afin de faire un point sur l'enquête et la manière dont elle a été menée. Sans aucune équivoque, bien que ce soit les inspecteurs qui ont fait le travail sur le terrain, c'est Emilien qui a su donner un second souffle à l'affaire. Et en définitive mettre la main sur Mr Andrilleux. Pour le reste, il restait quelques détails qui auraient pu être améliorés, comme l'arrestation effective d'Andrilleux et non son exécution. Malandain se faisait un petit plaisir en insistant sur les petits points qui dérangeaient le plus Emilien. Il ne put faire autrement que se confondre en excuses devant le commissaire. Il coupa net ces lamentations. Sur un ton solennel, il lui demanda de lui remettre sa carte. Emilien s'exécuta et la déposa sur le bureau. Malandain empoigna une paire de ciseaux et découpa la carte sous les yeux du jeune homme, avec presque la larme à l'œil. Le bonhomme reprit son discours mais Emilien n'était plus en état de suivre les paroles prononcées. Le commissaire le remarqua et frappa du poing le bureau afin de ramener à la réalité le garçon en face de lui. Emilien eut un sursaut. Le commissaire lui posa la question si l'enquête à laquelle il avait participé lui avait apportée quelque chose. Emilien répondit avec son cœur, il avait aimé avoir travaillé sur l'enquête malgré la gravité des faits, l'occasion de travailler avec une équipe chevronnée avec laquelle il s'entendait bien… Les doigts croisés et posé sur le bureau, le commissaire écoutait attentivement ce que le jeune homme avait à dire. Lorsqu'il eut fini, Malandain resta silencieux, réfléchissant. Après un long soupir, il tira sur son tiroir central et en sorti en grande enveloppe qu'il posa entre les deux hommes. Prenant un air affligé, il entreprit un monologue. Emilien appris que Marcelin avait reçu une offre de poste à Scotland Yard. De ce fait, Blondel était à la recherche d'un élément convainquant afin de prendre la place de ce dernier. Le commissaire fit une pause, laissant à son interlocuteur le temps de digérer l'information. Le jeune homme admit regretter cette perte pour la brigade. Le commissaire continua en lui avouant que Blondel ainsi que l'ensemble des inspecteurs que son remplaçant soit Emilien. Le jeune homme n'en croyait pas ses oreilles. Il reprit qu'il n'était pas convaincu de ce choix du fait de son manque d’expérience mais qu'il était prêt à l'approuver. En réponse, Emilien accepta fièrement cette offre en lui tendant une main chaleureuse que le commissaire prit en guise d'acceptation. S'en suivit le décachetage de l'enveloppe, et un dossier en est sorti. Une série de signature s'enchaina sur plusieurs feuilles. A la fin de la procédure, Malandain lui remet une carte de police avec la mention inspecteur. Il lui remet aussi une enveloppe qu'il devra apporter dans les plus brefs délais à Blondel. Il fut ensuite félicité de sa promotion et reconduit à la porte du bureau.

A peine sortie, le nouvel inspecteur était en liesse. Il fourra les mains dans les poches de sa veste et en sorti le contenu. Deux enveloppes, celle de Malandain et une encore fermée. Il se pressa de l'ouvrir. Il découvre un mot de la main de Bergmann l'invitant à le rejoindre au local afin de signer tous les papiers de location, le lendemain à 18 heures. C'était le plus beau jour de sa vie. Il pressa le pas en direction du quai afin de remettre le courrier de Malandain à son nouveau chef.

Une joie qui tourne à l’inquiétude

Paris, le 27 novembre. Emilien est de retour au bureau, il remet en mains propres son affectation dans l’unité à Blondel. Le jeune homme reçoit les sincères félicitations de toute l’équipe. Après cet élan de sympathie, Tommaso prend Emilien à part. Il lui fait un point sur l’affaire Tassel. Tommaso a pris contact avec une de ses connaissances au service des fraudes, et s’est proposé pour étudier le dossier de près. Afin d’avoir l’avantage de l’effet de surprise, il va organiser une descente afin de prouver le flagrant délit d’emploi de personnel infantile. Cependant, Jeanne sera obligée de témoigner pour l’emploi de sa fille, et donne à Emilien la convocation pour la jeune femme. Sur ce, Tommaso annonce à toute l’assemblée que le nouveau paie une tournée générale chez Gisèle.

Après s’être défilé à la quatrième de verres, Emilien quitte ses compères pour se rendre chez le fleuriste. Il choisit un bouquet de roses. D’un pas léger et guilleret, il rentre chez Jeanne et Camille.

Lorsqu’il rentre la jeune femme est devant ses fourneaux en train de finir préparer le repas. Bien qu’elle soit à peine remise des évènements de la veille, elle ne peut voir la joie émanant du jeune homme. Aussitôt la porte fermée, il vient l’enlacer pour l’embrasser à pleine bouche. Camille qui se trouvait dans sa chambre, déboule dans la grande pièce et vient serrer contre elle les deux adultes. Il finit par lui offrir le bouquet de fleurs au bout ces longues minutes de fortes émotions. Jeanne lui demande ce qui lui vaut toutes ces intentions. Il ne la fait pas languir une seconde, il lui annonce qu’il est promu officiellement enquêteur dans l’unité de l’inspecteur Blondel. Les deux filles explosent de joie à leur tour. Mais la faiblesse de la mère, lui fait perdre pied. Elle est prise de vertiges, chancelle et avant qu’elle ne tombe Emilien la rattrape au vol pour l’assoir sur une chaise.

A genou devant sa belle, il lui tapote la main tendrement ; pendant que sa fille prend le relais avec les casseroles. Ils passent ensuite à table. La petite et le grand s’arrangent bien dans le service du repas. Jeanne reste assise tranquillement à se faire servir.

Le souper fini, Camille dessert la table, embrasse sa mère et Emilien et va se coucher. Pendant ce temps, le jeune homme prépare deux tasses de chicorée. Il attend d’être sûr que la petite soit endormie pour reprendre son sérieux et discuter avec Jeanne des intentions de Mme Tassel. Il lui sort une convocation de la police. Indignée, il fait son possible pour ne pas exploser et réveiller sa fille. Afin de la rassurer, le jeune homme lui explique ce que Tommaso a mis en branle avec l’aide de son ami. Malheureusement, l’effet escompté n’est pas au rendez-vous. Jeanne est très inquiète sur le fait qu’elle se retrouvera bientôt, elle et sa fille, à la rue. Emilien mit tout son cœur à la réconforter, sans pour autant lui avouer le rendez-vous du lendemain avec Bergmann pour la signature du bail de leur nouvelle maison. Il lui demande simplement d’être prête lorsqu’il rentrerait du travail car il a un entretien important et qu’il tient vraiment à ce qu’elle soit présente. Ils s’embrassent une dernière fois avant de rejoindre leur couche respective.

Elle ne sait que dire

Paris, 28 novembre. Il est 16h30 lorsqu’Emilien rentre chez Jeanne couvert d’égratignures. Spéculant sur un fou dangereux l’ayant pris pour cible, elle le fait assoir aussitôt. Elle se hâte pour trouver un linge et de l’eau propre. Il essaie de la calmer, et finit par y arriver au bout de quelques minutes. Il fait asseoir la jeune femme en face de lui et lui raconte dans les moindres détails, avec parfois des éclats de rire, la descente chez Mme Tassel à laquelle il a participé. Tout en l’écoutant, Jeanne lui nettoie le visage. Il y a eu plus de peur que de mal. Les blessures ne sont que superficielles. La température monte entre les deux. Les lèvres de la jeune femme ont remplacé le linge. Ils font l’amour ensemble assis sur la chaise.

Le couple est sur le point de partir pour le rendez-vous d’Emilien Camille quand déboule dans l’appartement. Le fait d’avoir couru et la nouvelle qu’elle apporte, elle ne peut s’empêcher de le crier. La boutique est fermée ! L’homme la rattrape au vol, lui demandant de reprendre son souffle et de se calmer. Il lui dit qu’ils sont déjà au courant mais que pour le moment, ils doivent s’absenter. A leur retour, elle devra être lavée, peignée et bien habillée. Ce soir, il emmène tout le monde au restaurant pour fêter sa promotion.

Après une balade agréable en tramway, malgré le froid saisonnier et le nombre trop important de voyageurs dans la trame. Ils finissent leur périple au pied d’un bâtiment apparemment abandonné dans une rue du quartier de Pigalle. Emilien toque à la porte par trois fois mais aucune réponse. Il jette un coup d’œil à sa montre, 18h17. Au loin, une ombre se rapproche d’un pas rapide commençant déjà à s’excuser. Arrivé à leur niveau, il s’empresse de leur serrer la main et de continuer de s’excuser. Mr Bergmann sort un trousseau de clés de son cartable en cuir pour ouvrir la porte. Quelques secondes passent avant qu’il revienne afin de les faire entrer un candélabre à la main toutes bougies allumées. Le bonhomme entame la visite par l’atelier. Emilien connaissait déjà les lieux, Jeanne quant à elle regarde sans trop regarder. Son compagnon lance des sous-entendus sur un possible atelier de couture. Elle ne relève pas, l’endroit était beaucoup trop poussiéreux. La visite se poursuit avec la montée d’un escalier. La porte s’ouvre sur un appartement avec deux chambres, une cuisine salle à manger et une salle de bain. La jeune femme finit par admettre que les lieux n’étaient pas mal, ne comprenant toujours pas pourquoi Emilien lui avait demandé de l’accompagner. A la fin du tour du propriétaire, Mr Bergmann s’adresse directement à Jeanne lui demandant si cela est à sa convenance. Elle concède un petit « oui ». Le bonhomme sort une liasse de papiers de son cartable, en demandant la confirmation à Emilien qui lui répond par l’affirmative aussi. Le jeune homme lui rappelle bien le montant du loyer qui avait été décidé quelques jours plutôt. Soudain, tout devient clair dans l’esprit de Jeanne. Elle ne peut s’empêcher de sauter au cou du propriétaire et d’embrasser son homme. Mr Bergmann ajoute qui leur fait cadeau de tout le contenu de l’appartement ainsi que de l’atelier. Certes, les hommes savent pertinemment que l’ancien locataire ne viendrait jamais réclamer ses biens, vu qu’il est mort. Le propriétaire en profite pour ajouter qu’un artisan viendrait d’ici quelques semaines afin d’installer l’eau courante. Mr Bergmann se voit essuyer une seconde salve d’embrassade de la part de la mère de famille. Il est presque 19 heures lorsqu’ils ressortent du bâtiment. L’heureuse nouvelle locataire fourre le jeu de clés dans son sac à main qu’elle garde précieusement contre elle. Emilien lui propose de faire un petit tour au Petit Moulin, afin de saluer la comtesse de Beau-Sourire, avant de rentrer. Elle acquiesce sans même avoir compris les propos du jeune homme, perdu sur son nuage.

A peine le hall passé, qu’ils se font alpagués par la maitresse de maison. Elle les invite à une table. La comtesse prend des nouvelles de l’état de santé de la jeune femme. Elle lui affirme qu’elle va beaucoup mieux surtout avec ce qu’elle venait de vivre moins d’une heure plus tôt. La tenancière s’en réjouit pour eux. Elle prend un air sérieux afin d’enchainer avec la suite de la discussion. Elle leur raconte que sa couturière en chef avait dû rendre son tablier suite à des problèmes de santé. A son tour, Jeanne compatit à son malheur. Emilien reformule la proposition de travail sous-entendu par la comtesse afin que la jeune femme assimile bien les paroles de la comtesse. Se trouvant être sans travail depuis peu, elle ne réfléchis pas une seconde et accepte. Elle la met en garde sur le fait que pour le moment c’est une mise à l’épreuve pour cette dernière. Jeanne la remercie chaudement, acceptant toutes les conditions. La comtesse fait apporter trois verres de champagne pour fêter l’embauche de sa nouvelle employée. Au bout d’un moment, ils finissent par s’excuser auprès de la tenancière car ils doivent reprendre la route, récupérer Camille pour ensuite aller au restaurant pour célébrer la promotion d’Emilien au sein de la police criminelle.

Un dernier verre

Paris, le 31 décembre. Toute la brigade au grand complet arrive à l’entrée du Petit Moulin. En ce réveillon de jour de l’an, c’est la présentation au public de la nouvelle revue du cabaret. La première avec Jeanne, en tant que couturière en chef avec la conception de tous les costumes, qui plus est. Bien que c’est une première pour certaine, c’est la dernière pour Marcelin ; car dès le lendemain, il doit prendre le train puis le bateau pour l’Angleterre. Tout ce petit monde est pris en charge et guidé à la table qui leur est réservée. Le plus british de l’équipe s’est permis de faire apporter une bouteille de champagne pour fêter son départ comme il convient. Ils profitent du spectacle autour d’un succulent repas. Mais la soirée touche déjà à sa fin, il est temps de se dire au revoir. Un moment fort en émotion et en accolades amicales. Restés devant l’entrée du cabaret, Emilien Tommaso, Justin, Jean et Blondel regardent leur collègue et ami s’éloigner dans la nuit des rues de Paris.