Liseuses vs tablettes

Posté le 4 mars 2013 par Ness

À l’heure où le livre électronique explose sur le marché, la question se pose : liseuse ou tablette ? 2012 a vu les ventes de liseuses décliner au profit des plus versatiles tablettes. Le géant Amazon a lui-même franchi le pas avec le Kindle Fire et l’iPad mini se place en bonne position pour concurrencer les liseuses. Les fabricants de tablettes proposent maintenant pour la plupart des formats « livre de poche », ce qui n’a évidemment pas arrangé les affaires des vendeurs de liseuses.

Serait-ce la mort de cet outil parfaitement adapté à la lecture ? Car c’est là le point faible – et le point fort – des liseuses : elles ne permettent pas de faire grand-chose d’autre que lire, acheter des livres et écouter de la musique (pour certaines). De leur côté, les tablettes sont multitâches, offrent les mêmes possibilités que les liseuses, mais et bien d’autres encore : Facebook, Twitter, e-mails, surf sur internet…

Il faut bien le dire, à l’heure actuelle, nous sommes devenus tellement habitués à être connectés en permanence que vérifier nos e-mails au bord de la piscine ou traîner sur Facebook pendant les dîners de famille ennuyeux sont maintenant des évidences et il est difficile de s’en passer.

Alors pourquoi prendre une liseuse, qui ne sert qu’à lire des livres en noir et blanc seulement, quand on peut avoir une tablette qui propose la même chose en couleur tout en nous offrant presque les mêmes avantages qu’un netbook ? Les liseuses vont-elles subir le sort des MiniDiscs, ou pire, des LaserDiscs ? (Vous ne savez pas ce que c’est ? Point made.)

En tant que fervente défenderesse des liseuses, je vais tâcher de lister leurs avantages, car oui, les liseuses, sur certains points, sont supérieures aux tablettes.

   Premier avantage évident : le prix. Amazon propose son Kindle à 79 €, la Fnac s’aligne avec la Kobo mini au même prix. Les premières tablettes dans des formats comparables tournent autour des 180 €.
   Deuxième avantage : l’autonomie. Là où une tablette possède une quinzaine d’heures d’autonomie au maximum (si vous ne faites rien d’extravagant comme augmenter la luminosité de l’écran, activer le bluetooth, regarder des vidéos…), les liseuses peuvent aller jusqu’à 30 heures.
   Troisième avantage : la qualité de l’affichage. L’E-ink a la particularité de reproduire fidèlement les pages d’un livre, on pourrait d’y méprendre. De plus, ce type d’affichage permet de lire confortablement en plein soleil, là où la lecture sur une tablette devient très désagréable. Notez que cela a aussi son inconvénient : comme pour un livre, on ne peut pas lire dans le noir. C’est là qu’interviennent ces sympathiques petites choses appelées lampes de chevet. ^^ Sinon, vous avez la possibilité d’ajouter une lampe de lecture.
   Quatrième avantage : le poids. Les liseuses peuvent être très légères. La Sony PRS-T1, par exemple, ne pèse que 168 g. Dans le sac, ça fait déjà une grosse différence. La Kindle Fire atteint tout de même les 400 g.
   Cinquième avantage : on retrouve le plaisir de la lecture sans la tentation de vérifier ses e-mails toutes les 5 minutes ou d’aller faire un petit tour sur Facebook entre deux chapitres.

Maintenant, je ne vais pas partir sur des considérations logicielles. Oui, on peut accéder en un clic à telle ou telle boutique et acheter un livre qu’on recevra quelques secondes plus tard sur la liseuse. Oui, certaines proposent des dictionnaires, certaines offrent la possibilité d’annoter, de surligner, de faire des recherches de mots-clés, de marquer des pages, etc. Je pense que les tablettes peuvent le faire aussi, il suffit de trouver les applications correspondantes (et de les acheter, évidemment, ce qui n’est pas le cas pour les liseuses où tout est déjà dedans dès qu’on les sort de la boîte). Là encore, il faut voir de quoi vous avez besoin : il existe des liseuses tactiles (plus chères), des liseuses non tactiles, des liseuses avec un rétroéclairage intégré (technologie assez nouvelle) et la liseuse couleur arrivera bientôt sur le marché.

Un commentaire qui revient souvent quand je parle de liseuses ou de tablettes, c’est « oui, mais c’est pas aussi bien qu’un livre, tu vois, si tu la fais tomber dans l’eau, elle ne fonctionne plus ». Ceux qui ont déjà fait tomber un livre dans l’eau peuvent en témoigner : on se retrouve avec une sorte d’éventail aux pages collées et gondolées, et la lecture n’en est clairement pas facilitée.

Notez bien que je ne suis pas du tout contre les tablettes, loin de là ! En tant que geek qui se respecte, j’ai une liseuse et une tablette. Je les utilise toutes les deux très souvent, pour des usages évidemment différents. J’ai mis un epub sur ma tablette pour faire quelques photos comparatives, mais en tant normal, il n’y a que des pdfs en couleur à l’intérieur, tous les epubs vont dans la liseuse.

Alors que je peux passer des heures et des heures à lire sur ma petite Sony, j’avoue que je pose l’iPad au bout d’un petit moment car ses 600 g finissent quand même par se faire sentir. Toutefois, la liseuse, du fait de son format, n’est pas vraiment adaptée à la lecture de journaux, de magazines et de bandes dessinées. Pour cela, préférez plutôt une tablette de grand format.