Parce qu'il faut un début à tout, et depuis le temps que je donne mon avis sur des travaux en cours d'écriture… Je voudrais, pour une fois, partager avec vous mon avis sur l'une de mes lectures, et autrement qu'en messages privés directement à l'auteur. De plus, j'ai la prétention de vouloir signer mon méfait, de sortir de l'anonymat. Puisqu'il y en a toujours un dernier pour la route, il en faut aussi un pour pouvoir la prendre. Au grand dam pour elle, c'est Alizée Villemin avec son premier épisode de Lady Falkenna qui va ouvrir la marche.

Une rencontre avant tout…

Si mon choix s'est porté sur cette jeune auteur, c'est pour plusieurs raisons. Le hasard des bonnes rencontres, la découverte d'un univers nouveau, le steampunk. En effet, j'ai fait la connaissance de l'auteur avant l’œuvre. Le grand mystère des réseaux sociaux a frappé à notre porte, il y a de cela plusieurs années, par l'intermédiaire d'une éditrice très impliquée dans son travail, j'ai nommé la bienveillante Nathy des Éditions Lune Écarlate. Le courant est passé dès les premiers échanges. Depuis ce jour jusqu'à aujourd'hui quelques années se sont écoulées. Alizée m'a permis de pénétrer un peu son univers peuplé de dragons, de chevaux et de roues dentées… Le premier texte qui m'a été donné de lire fut le « dragon ronchon » qui est sorti vainqueur d'un tournoi de nouvelles fantasy. Cette nouvelle est disponible sur le site Nouveau Monde mais aussi sur son site personnel. Je ne vais pas vous en faire la critique ce n'est pas le but ici. Néanmoins l'histoire, somme toute très sommaire, est fort sympathique et drôle. Le récit des états d'âmes d'un vieux dragon aigri décrit avec une plume fraîche et pimpante, avait égayé mon humeur morose journalière. C'est à l'occasion des mes pérégrinations familiales estivales, que nous avons franchi le pas, et non sans une certaine appréhension pour ma part… Quoi de mieux, que de rencontrer un écrivain dans son milieu naturel, sans costume, ni masque… Dès notre arrivée, nous sommes accueillis à bras ouverts. C'est à cet instant « que j'ai attrapé un coup de soleil, un coup d'amour... », n'abusons pas tout de même, nous sommes en Bretagne et certaines légendes sont bien réelles… les ondées se sont aussi invitées. Une demeure est à l'image de sa propriétaire, et de son compagnon. Une petite bicoque en pierre sans prétention entourée d'enclos à poneys à perte de vue au milieu de nulle part. La sympathie et la simplicité fleurent bon sous ce toit. Nous avons discuté de mille sujets différents comme si notre dernière rencontre datait de la veille. Après quelques cafés ponctués d'éclats de rire communicatif et la visite de son domaine, il ne m'en fallut guère plus pour être conquit. C'est ainsi qu'il m'est devenu impossible de faire l'impasse sur les écrits de Lady Villemin et d'en faire la critique, par la même occasion. Et peut-être pourquoi pas, vous inciter à découvrir son univers steampunk et vivre aux cotés de la Lady Evelynn Falkenna dans ses aventures tumultueuses.

Le monde de Lady Falkenna

Steampunk, vous avez dit ? Qu'est ce donc ? Je n'ai guère envie de me lancer dans une description scabreuse enrobée d'approximations, sous peine de me faire mettre à l'amende dès la parution de cette critique. J'en résumerai donc les grandes lignes du style qui date du XIXème siècle. C'est un genre littéraire, à la base, traduit en français par l’appellation « rétro-futuriste ». Historiquement parlant, l'action se passe sous l'ère victorienne pendant la révolution industrielle, où les évolutions technologiques créent un anachronisme assumé. Ces machines sont des engins de métal à la mécanique bien huilé digne d'un horloger. L'automate doué d'intelligence reste un des exemples les plus parlant. Les cinéastes actuel ont également apportés leur pierre à l'édifice. Pour les films les plus récents, nous retrouvons La ligue des gentlemen extraordinaire de Stephen Norrington, Sherlock Holmes : Jeu d'ombres de Guy Ritchie ouLes aventures extraordinaire d'Adèle Blanc-Sec de Luc Besson et la liste est non exhaustive. Toutefois, cette interprétation reste complètement libre aux yeux de l'écrivain. Pour Lady Falkenna, cet environnement serait bien ennuyeux sans magie et quelques dragons ! En effet, Eve, pour les intimes, est une chasseuse d'artefacts occultes pour le compte d'un mystérieux commanditaire… Une Lara Croft vêtue de robes longues ornées de dentelles rehaussé du classique corset passant sa vie à jongler secrètement entre les révérences forcées et les balles sifflantes des revolvers. Préférant de loin son amour pour les équidés et les volatiles cracheur de flammes, aux bipèdes assommants et fourbes. Peu d'entre eux ont le plaisir et le privilège d'avoir sa confiance, Radcliff un majordome très ingénieux et Valentin, un marchand d'armes très protecteur.

Et l'histoire, dans tout cela ?

Sans vouloir révéler tout le contenu de ce premier épisode qui a plus une vocation d'imprégner le lecteur dans cet univers magique au sens large du terme. Tout débute à Londres avec la découverte d'un œuf mi organique mi mécanique qu'un scientifique fait malencontreusement exploser entraînant la libération de la Magie sur la planète. Des créatures légendaires font leur apparition tels les vampires, mages et autres dragons… Quant à Evelynn Falkenna, elle tente tant bien que mal de faire cohabiter dans le plus grand secret une vie sociale de Lady parmi les aristocrates et une vie de scientifique et de chasseuse d'objets occultes. Et plus profond encore dans les nimbes du secret, un employeur anonyme qui à plusieurs reprises fait appel aux services de la Dame. Cette fois-ci, l'enveloppe ivoire reçue la mande de retrouver un artefact disparu depuis 61 ans, le Torque d'Ambrosia, volé dans un musée à Berlin. Une fois les préparatifs achevés, les bagages prennent la direction du dirigeable qui les mèneront à Paris. Eve décollera plus tard, il ne faudrait pas que l'on puisse faire le lien entre les deux en cas d'incident... cela serait problématique pour sa réputation de Lady. Mais à peine arrivée à Londres que les ennuis commencent déjà. Un vieil adversaire aux pouvoirs résolument supérieur à la force de l'aventurière la traque dans sa quête. Comment fera-t-elle pour semer son adversaire qui semblerait avoir toujours un coup d'avance sur elle et rejoindre la capitale allemande en vie ? L'aide de Valentin, ainsi que de ses précieuses informations lui seront d'un grand secours à la réussite de cette aventure. Mais son sixième sens lui sauvera la vie bien plus souvent encore…

L'avis du lecteur

Que dire d'autre que chaque seconde passée à lire chaque mot fut un réel plaisir. Pourtant dès les premières pages, Alizée partait un sérieux handicap. Les romans à la première personne ont tendance à m'horripiler par cet excès de nombrilisme maladroit dans l'écriture que l'on retrouve trop souvent. Cependant à ma grande surprise, il n'en est rien de cette entrée en matière. Les quelques étourderies et autres répétitions seront mis sur le compte de la fougue juvénile de la plume de son auteur. Les seuls regrets que je pourrais avoir au sujet de cette prose, serait une écriture trop contemporaine à mon goût. Friand, de récits anciens. Avec un univers datant de l'époque victorienne, j'aurais espéré une syntaxe plus soutenue. Néanmoins, ce roman ne perd en rien de sa qualité. Le lecteur difficile, que je suis, me semble simplement différent du public auquel il s'adresse. Les jeunes adultes et adulescents pourront plus justement l’apprécier à sa véritable valeur, fatigués de la mode vampirique. Et ce jugement n'en est aucunement péjoratif, loin de moi cette idée. L'action se fait la part belle un peu au détriment de la description. Dans ce premier épisode, nous assurément le goût de la poudre et de l’imprévu, sans avoir le parfum de la reine Victoria et de ses dentelles. Au début, j'avais l'impression de lire un scénario de film à succès américain, mais avec un peu de recul, je me positionnerai plus sur un jeu vidéo d'aventure parsemé de petites séquences vidéos qui nous rappelle que nous sommes en pleine révolution industrielle. En résumé, malgré les nombreux reproches que j'en puisse faire, qui ne sont que critiques constructives. Chaque jeune auteur à le droit d'avoir cette chance de pouvoir être lu. Je suis sûr qu'Alizée Villemin mérite cette chance car elle est de la trempe des grands, non pas par la taille mais par le talent. J'ose prétentieusement espérer que ma modeste participation et mon soutien sans limite lui permettra d'avoir la reconnaissance qu'elle mérite. Alors, si vous êtes à la recherche de nouveaux horizons littéraires, n'hésitez pas une seconde. Cap vers le rétro-futurisme. Ou alors, vous êtes de ceux qui préfère lire pour voyager en laissant le quotidien à la porte de votre salon ou de votre chambre. Préparez vos valises et embarquez, le dépaysement est garanti. Ou au contraire, vous êtes la réincarnation de Jules Verne et possédez des étagères entières de livres sur le sujet. Laissez-vous séduire par les atouts de Lady Falkenna. Sa beauté sensuelle et sauvage saura vous faire tourner la tête autant qu'aux hommes qui la côtoie. Mais attention à vous, son tact et ses paroles sont acérés tels les griffes d'un dragons.

Pour suivre les aventures de Lady Falkenna c'est par ici
Les Éditions Lune Écarlate ont décidé de rendre gratuit la version de ce premier épisode sur toutes les plates-formes de téléchargements.